Le métier de taxi devient plus attractif que celui de VTC

Le marché de la licence de taxi connaît aussi un léger rebond. Elle s’achète 150.000 euros, contre 120.000 il y a un an, mais loin des 240.000 euros pratiqués en 2014 !
Les examens pour intégrer l’une ou l’autre profession sont désormais organisés lors de sessions communes.

Les candidats qui souhaitent devenir taxis sont aujourd’hui nettement plus nombreux.

Si les taxis et les véhicules de transport avec chauffeur (VTC) sont en concurrence pour séduire les clients, ils le sont aussi pour attirer les candidats à l’emploi. Et, sur ce plan, les taxis semblent reprendre l’avantage, après une sévère crise de recrutement ces dernières années.

La comparaison de l’attractivité des deux corporations est facilitée par la réforme votée l’année dernière. Le contenu et les modalités des examens pour devenir taxi ou VTC, jusque-là très différents, ont été rapprochés, et les candidats sont désormais accueillis durant les mêmes sessions d’examen, organisées par les chambres des métiers et de l’artisanat.

Une majorité des questions de l’examen écrit d’admissibilité sont communes, mais deux épreuves restent spécifiques à chaque activité. Les candidats doivent donc préciser au moment de l’inscription celle qu’ils choisissent.

Et, sur les premières sessions, c’est la perspective de devenir taxi qui a suscité le plus de vocations. Selon les chambres des métiers et de l’artisanat, 56 % des quelque 600 inscrits à la première session, organisée en région parisienne le 15 mai, avaient opté pour le taxi. Et la tendance était encore plus nette pour l’examen du 30 mai, organisée dans 9 régions dont l’Ile-de-France : sur 3.000 candidats, 2.000 souhaitaient devenir taxis. Ces chiffres s’expliquent en partie par le rapprochement des modalités d’examen. L’accès à la profession de taxi s’en retrouve facilité, avec une session par mois contre 3 par an auparavant. La procédure a en revanche été complexifiée pour les apprentis VTC, qui doivent désormais réussir une épreuve pratique qui n’existait pas auparavant.

Trop faible rémunération

Mais le secteur des VTC paie sans doute également le mouvement de protestation lancé depuis décembre dernier par une partie des chauffeurs pour dénoncer leur trop faible rémunération. Le médiateur chargé par leur gouvernement de trouver une issue au conflit était allé dans leur sens en estimant à 1.700 euros le revenu moyen d’un VTC indépendant, mais à condition de travailler 60 heures par semaine et sans congés. L’image haut de gamme que s’étaient employées à bâtir les plates-formes de réservations (chauffeurs en costume et berlines récentes) pour attirer les vocations en a pris un coup. En comparaison, le métier de taxi s’en est trouvé réhabilité.

Pour Yann Ricordel, le directeur général des Taxis Bleus, ce retour en grâce est «  une bonne surprise, qui reste à confirmer, mais qui vient récompenser les efforts faits pour augmenter l’attractivité de la profession ».

Cette embellie se retrouve également, mais de manière beaucoup moins marquée, sur le marché de la licence de taxi. En ce moment, celle-ci s’achète entre 145.000 et 150.000 euros, selon le dirigeant. Ce qui marque un petit rebond par rapport au plancher de 120.000 euros atteint il y a un an, mais reste loin des 240.000 euros pratiqués en 2014.

Sollicitée pour commenter les chiffres, la FFTPR (Fédération française du transport public de personnes sur réservation), qui regroupe la plupart des plates-formes françaises du secteur, attend de connaître quels seront les taux de réussite à l’examen pour chacune de deux professions. Ces données devraient être disponibles dans quelques jours. La fédération estime depuis plusieurs mois que le nouveau système constitue un goulet d’étranglement pour le recrutement de VTC.

Aya ASSAS
Author: Aya ASSAS

ViaLionel Steinmann
SourceLes Echos
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